Eidos XXI Bureau
Collection Eidos XXI
YMER&MALTA / Benjamin Graindorge
2022
« Pour la réalisation de ce bureau, YMER&MALTA et Benjamin Graindorge sont partis des principes de la théorie des formes et de l’Eidos qui, chez Platon, se comprend selon une double assertion, relative à la fois à la forme mais aussi au concept. Qu’est-ce qu’un bureau ? De quels éléments est-il composé ? Comment reçoit-il de manière tangible, intelligible et sensible son usager ? De l’étude des apparences à celle des idées, le duo s’est mis à activer les différents possibles de la matière. En réunissant dans un seul et même titre l’Eidos de Platon et le XXIe siècle, Valérie Maltaverne et Benjamin Graindorge renouent avec leur domaine de prédilection, celui reliant le passé au présent, l’artisanat d’art aux nouvelles technologies.
C’est en partie grâce aux nouvelles technologies qu’YMER&MALTA et Benjamin ont pu élaborer cet ingénieux système de réseaux organiques, ramifications proliférantes, tantôt piètement, tantôt support de tablettes. Le travail d’usinage numérique du bois a été rendu possible par le remarquable potentiel de fabrication de la dernière machine acquise par l’ARC, l’Atelier de Recherche et de Création du Mobilier national, une fraiseuse numérique à cinq axes, offrant la possibilité de réaliser des assemblages d’une finesse et d’une élégance extrêmes. Le luminaire a été traité avec le même potentiel innovant, à l’aide de l’impression 3D. Cette technique, unique, permet de développer d’étonnants effets de rendus dans les épaisseurs de la matière, offrant ainsi pour la finition de l’abat-jour, finesse, résistance et translucidité qui n’aurait jamais pu être exécuté par le simple geste et la technique de la main. Ces nouvelles technologies permettront au duo de créateurs de mettre en forme leurs idées les plus poussées, organisées autour du désir de légèreté, de gracilité et de transparence. La complexité de cette recherche ne permet pas à ce stade de présenter les pièces définitives mais seulement un «work in progress prometteur». Dans un premier temps, en attendant de meilleurs résultats, les luminaires sont réalisés en impression 3D par frittage de poudre.
Il faut remarquer également dans ce projet l’excellence du travail de gainage du cuir, appliqué sur des longueurs hors normes. Le cuir glisse le long des structures, son velouté répondant à la douceur du bois. La gamme chromatique des matériaux est empruntée au registre des couleurs naturelles, des blonds du noyer, en passant par le grège poudré du cuir et le blanc coquillage des coques.
Des formes organiques puisées au cœur de la nature, des couleurs les plus naturelles possibles confèrent à ce bureau un sentiment de luxe, calme et volupté. Conçu pour un homme ou pour une femme, il manifeste sans conteste l’air du temps, un alliage des techniques anciennes et des technologies nouvelles, un goût certain pour le confort, un respect des matériaux nobles et naturels. Avec «Eidos XXI» YMER&MALTA et Benjamin Graindorge font du bureau un paysage contemplatif, un paysage dans lequel on se glisse où le grain des matières épouse les lignes de la main, prêtes, sous la lumière tamisée à dérouler sa nouvelle écriture.
Un dialogue s’établit avec le corps, accompagné dans ses mouvements et dans ses gestes par le raffinement des formes, la légèreté des apparences, la rigueur des traits, la douceur du toucher, l’évidence des essences. Chaque ligne s’arrondit, se libère de l’angle droit pour inviter le corps à danser avec les courbes, à se déposer avec délicatesse dans la souplesse de la matière.
Les éléments accessoires, tels les prises et les fils, sont judicieusement dissimulés dans la structure pour mieux reposer l’esprit des problèmes techniques. Éloge de la sérénité, recherche de sobriété bienveillante, ce bureau, puissant et flottant, comme en suspension dans l’espace, laisse l’imaginaire doucement vagabonder pour mieux créer.
Généreux dans ses dimensions, les éléments ne s’embarrassent pas de décor inutile, pas de tiroirs mais des tablettes, ne pas cacher, juste déposer, l’essentiel.»
Cloé Pitiot, Conservatrice au Musée des Arts Décoratifs de Paris
Cette pièce a été présentée à la Chapelle des Gobelins, au Mobilier National.
Panneaux alvéolés, noyer blond, cuir, impression 3D
Prototypé à l’Atelier de Recherche et de Création du Mobilier national
L.290 x l.145 x H.127cm
Édition limitée à 12 exemplaires
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